Malheureusement nécessaire lors de certains développements de cancers du sein, l’ablation totale est recommandée lorsque toutes les autres méthodes ne suffisent pas à endiguer la progression. Cette mastectomie ou mammectomie est une douloureuse étape psychologique dans la vie d’une femme car elle constitue une atteinte physique à sa féminité, sans compter qu’elle est visible de tous. Grâce aux raffinements des techniques de reconstruction mammaire après cancer, il est désormais possible de retrouver un nouveau sein, quasiment identique à l’autre. Mais dans un premier temps, il faudra faire le deuil du sein perdu un sein reconstruit n’est jamais un vrai sein, les sensations seront différentes et surtout, un long moment sera nécessaire pour psychologiquement accepter ce futur nouveau sein. On observe un taux de satisfaction beaucoup plus élevé chez les patientes qui ont accepté un délai d’en moyenne un an avant de faire reconstruire leur sein. En fonction de la qualité de la peau et du muscle pectoral, plusieurs techniques sont possibles. Au final, elles reconstruisent un sein en parfaite harmonie avec le reste du corps. La reconstruction ne saurait être envisagée que d´un commun accord avec le chirurgien, le gynécologue et le cancérologue. Les indications chirurgicales varient en fonction de la morphologie de la patiente, du sein opposé, de la qualité de peau du sein à reconstruire et de lexistence d´une radiothérapie. Tout le problème est de savoir quand reconstruire, et comment. Le moment de la reconstruction La reconstruction mammaire immédiate a lieu dans le même temps opératoire que la mammectomie. Elle est classiquement proposée à des patientes chez lesquelles on découvre un cancer qui ne nécessite pas de traitement complémentaire radiothérapie, chimiothérapie. Ces dernières années, certaines équipes ont proposé ce type de reconstruction quels que soient les traitements associés et parfois même la nature du cancer, du moment que le sein n’était pas en “poussée inflammatoire”. Cette attitude reste encore très controversée, étant donnée l´importance de surveiller tout risque de récidive précoce, et du fait que les suites de la reconstruction peuvent parfois entraver la mise en place rapide du traitement complémentaire. Par ailleurs, dans les reconstructions mammaires immédiates, les tissus ne sont pas matures, ce qui explique un taux plus important de complications suites opératoires plus longues, risque accru de désunion, de nécrose et un résultat esthétique définitif souvent moins bon que celui des reconstructions faites à distance. De plus, les patientes acceptent moins bien la reconstruction immédiate, car elles n´ont pas le temps de faire le “deuil” du sein retiré et d’admettre que le sein reconstruit ne sera jamais celui d’avant. En conséquence, les indications de la reconstruction mammaire immédiate sont encore rares, comparées aux reconstructions mammaires réalisées à distance. Le choix de la méthode Pour une reconstruction mammaire immédiate, il n’y a en principe pas de radiothérapie. Le traitement a longtemps reposé sur une prothèse. C’est en effet une technique simple et rapide qui peut se faire aisément après la mastectomie sans augmenter de beaucoup le temps d’intervention. De plus, elle ne coupe aucun pont pour une autre technique si la prothèse venait à être mal tolérée. Avec l’évolution récente de certaines indications de reconstructions mammaires immédiates, lorsqu’une radiothérapie est prévue sur le sein à reconstruire, la reconstruction par prothèse est à éviter en raison du risque important de coque constriction de la membrane autour de la prothèse, responsable d’un durcissement » de la reconstruction. Il est nécessaire, dans ce cas, de reconstruire le sein à l’aide d´un lambeau. Pour les reconstructions secondaires, le choix se situe entre la prothèse, le lambeau ou l’association des deux. La chronologie des temps opératoires Il faut retenir qu´une reconstruction mammaire se réalise sur une période de 6 mois à un an. 1. La mise en place de la prothèse mammaire directe nécessite deux temps opératoires mise en place de la prothèse avec plastie de symétrisation sauf si le sein est petit par prothèse ou par technique classique de réduction. six mois plus tard, sur des tissus stables reconstruction de l’aréole et symétrisation si celle-ci n’a pas été réalisée dans le premier temps. 2. La prothèse mammaire après expansion cutanée nécessite trois temps opératoires mise en place de la prothèse d’expansion. après deux à trois mois, remplacement de la prothèse d’expansion par une prothèse définitive, avec symétrisation du sein opposé. trois mois plus tard reconstruction de l’aréole. 3. Reconstruction mammaire par grand dorsal S´il s´agit d’un lambeau musculo-cutané mise en place du lambeau musculo-cutané de grand dorsal. six mois plus tard si une prothèse n’est pas nécessaire, reconstruction de l’aréole avec symétrisation du sein restant. Si une prothèse est nécessaire volume insuffisant du lambeau de grand dorsal, mise en place d’une prothèse derrière le lambeau, avec symétrisation du sein restant. trois mois plus tard, reconstruction de l’aréole. S´il s´agit d´un lambeau musculaire pur mise en place du lambeau musculaire pur. six mois plus tard mise en place d’une prothèse d’expansion en arrière du lambeau. deux à trois mois plus tard, après un gain de peau satisfaisant remplacement de la prothèse d’expansion par la prothèse mammaire définitive et symétrisation du sein opposé. trois mois plus tard reconstruction de l’aréole. 4. Dans le cas d´une reconstruction par TRAM réalisation du lambeau de grand droit. six mois plus tard symétrisation et reconstruction de l’aréole. Le résultat définitif ne pourra être apprécié qu’au bout de six mois, tant au niveau de la reconstruction elle-même que de l’éventuelle symétrisation. Il convient d’éviter d’exposer les cicatrices au soleil pendant un an.
Difficilede se lever du lit sans se mettre sur le côté, ou d’un tabouret sans s’aider des mains, et impossible de pratiquer de nombreux sports. La reconstruction mammaire par DIEP. Pour qui ? Celles qui ont suffisamment de ventre. « Nous prélevons la peau et la graisse du bas du ventre (ou de la fesse) avec, pour l’irriguer, uneLes types de reconstruction mammaire Il existe deux types de reconstruction du sein Avec implants Les implants sont fabriqués à partir de silicone, de solution saline ou d’une combinaison des deux. Ils peuvent être insérés lors d’une mastectomie ou même après celle-ci. Ils sont placés sous le muscle pectoral et non au-dessus comme on le voit lors de l’augmentation mammaire. Avec lambeau Le Dr Fouda Neel est spécialisé en microchirurgie. Durant une reconstruction par lambeau, un sein est créé en utilisant des tissus prélevés d’autres parties du corps, comme l’abdomen, le dos, les fesses ou les cuisses. Ces tissus sont greffés à la poitrine en connectant les vaisseaux sanguins aux nouveaux vaisseaux de la région. En raison du haut niveau de compétence requis pour pratiquer la microchirurgie ainsi que des matériaux et du personnel nécessaires, cette chirurgie n’est offerte que dans quelques centres spécialisés, comme le Centre universitaire de santé McGill. Greffe de graisse Reconstruction mammaire avec implants Dans le passé, la reconstruction mammaire se pratiquait à l’aide de tissus prélevés d’autres parties du corps, ce qui laissait des cicatrices inesthétiques, exigeait une longue convalescence et produisait des résultats qui n’avaient pas toujours l’air naturels. Toutefois, de nouvelles techniques employant des expanseurs tissulaires, des implants mammaires en silicone, du gras corporel, le transfert et la régénération des tissus à l’aide d’Alloderm permettent au Dr Fouda Neel de créer des seins d’apparence incroyablement naturelle, laissent moins de cicatrices et nécessitent un temps de rétablissement plus court. Ces nouvelles techniques ont amélioré le résultat des reconstructions mammaires avec implants de façon tellement radicale que le prélèvement des tissus est maintenant rarement nécessaire. En fait, quand on demande à des chirurgiennes quelles techniques elles choisiraient pour elles-mêmes, 9 chirurgiennes sur 10 choisissent la technique à l’aide d’expanseurs tissulaires. Le Dr Fouda Neel collabore avec les meilleurs chirurgiens du sein de l’Université McGill afin d’offrir la plus haute qualité de reconstruction à toutes ses patientes. Si vous avez été traitée par radiothérapie dans le passé, il est possible que cette technique ne soit pas adéquate pour vous et qu’une reconstruction au moyen de tissus prélevés de votre propre corps soit plus indiquée afin d’obtenir des résultats optimaux. Combinaison d’implants et d’Alloderm L’association de l’expansion des tissus et des implants peut produire des résultats étonnants. Cela englobe l’utilisation d’expanseurs tissulaires modernes, d’implants mammaires, de transfert de graisse et d’une matrice régénératrice de tissu connue sous le nom d’Alloderm. Cette matrice permet à vos tissus de se générer à l’intérieur de cette structure biologique, puis de s’intégrer au corps de façon permanente. Le tissu régénéré s’unit naturellement aux tissus existants de la patiente et jette les bases de la reconstruction finale. Comment ça fonctionne Pendant une mastectomie, tout le tissu mammaire est enlevé, laissant seulement une mince enveloppe constituée de la peau de votre sein. Le Dr Fouda Neel travaille en étroite collaboration avec votre chirurgien lors de la planification de votre mastectomie et de vos incisions afin de créer un résultat aussi esthétique que possible. Le Dr Fouda Neel soulèvera le muscle de votre poitrine et le liera à l’Alloderm, afin de créer une bande ou une loge pour placer l’expanseur tissulaire. La peau sera ensuite délicatement drapée autour du nouveau sein, ce qui réduira le stress et la tension. Les expanseurs tissulaires sont des implants temporaires ajustables qui aident à préparer le tissu pour la reconstruction finale en agissant comme un moule pour votre nouveau sein. Une fois placés sous le muscle pectoral, les expanseurs tissulaires sont progressivement gonflés sur une période de deux à quatre semaines pendant que l’œdème diminue et que les tissus se rétablissent. Une fois les tissus unis, régénérés et guéris, ils adopteront la nouvelle forme donnée par l’expanseur tissulaire. Ces dispositifs peuvent aussi étirer progressivement la peau et créer un espace pour des implants de plus grande taille, si la patiente le désire. Cette méthode permet également de garder le mamelon et l’aréole intacts pendant la mastectomie afin d’obtenir un résultat global plus esthétique. Dans certains cas, la préservation du mamelon » permet un résultat tellement naturel qu’il est presque impossible de voir que le sein a été modifié. Une fois la peau et les tissus mous stabilisés, l’expanseur tissulaire est enlevé lors d’une petite chirurgie ambulatoire et est remplacé par un implant mammaire. Au terme du processus, plusieurs patientes tirent avantage d’une greffe de graisse. Lors de la chirurgie ambulatoire, la graisse est prélevée de l’abdomen par de petites incisions de 3 mm et est ensuite injectée dans le sein. À mesure que vos tissus mammaires se régénèrent, des contours doux et naturels se forment. En combinant ces interventions, le Dr Fouda Neel peut créer une poitrine qui a une apparence tout à fait naturelle. Les expanseurs tissulaires nécessitent moins de temps en salle d’opération et demandent une période de rétablissement plus courte qu’une intervention comprenant la greffe et le prélèvement de graisse et, de plus, ils ne laissent aucune cicatrice disgracieuse au site de prélèvement. Une reconstruction mammaire effectuée par des experts procure des bienfaits qui peuvent transformer une vie. Les patientes qui ont subi une reconstruction mammaire à l’aide d’expanseurs tissulaires se disent très satisfaites des résultats. La reconstruction mammaire traditionnelle peut avoir des conséquences émotionnelles et physiques importantes, mais la technique employant des expanseurs tissulaires est moins invasive et donne des résultats d’apparence naturelle. De nombreuses patientes affirment se sentir complètes et belles après l’intervention. Les lambeaux en reconstruction mammaire Une technique de pointe pour des résultats supérieurs Reconstruction mammaire avec lambeau DIEP La technique par lambeau DIEP est un procédé de reconstruction mammaire semblable à une chirurgie par lambeau TRAM. Toutefois, la technique du lambeau DIEP Deep Inferior epigastrique Perforator donne au patient un ensemble unique d’avantages qui le distinguent des autres procédures de reconstruction mammaire qui utilisent les tissus vivants. Parce que la technique du lambeau DIEP est une technique chirurgicale avancée, seul un groupe restreint de chirurgiens possèdent l’éducation, la formation et l’expérience pour réaliser cette intervention avec succès et en toute sécurité. Le Dr Fouda Neel est parmi les rares chirurgiens du pays à qui les patients peuvent faire confiance pour effectuer la technique avec lambeau DIEP. Au cours des chirurgies traditionnelles de reconstruction du sein — et plus particulièrement celles effectuées par lambeau TRAM —, la peau, les muscles et les tissus adipeux sont prélevés à partir des régions du donneur. Même si le nouveau sein peut être créé en utilisant seulement la peau et le tissu adipeux, le tissu cutané a besoin de sang pour rester en vie. Mais comme les vaisseaux qui connectent la peau à la source de sang traversent le tissu musculaire, on doit donc prélever ce tissu en même temps que la peau et la graisse. La technique de lambeau DIEP représente une amélioration considérable de la technologie et des techniques médicales. Au cours de la chirurgie par lambeau DIEP, la peau et les tissus adipeux sont séparés de la région abdominale. Mais, contrairement aux méthodes de reconstruction mammaire traditionnelles, le tissu musculaire et les fascias de la paroi abdominale tissu conjonctif sont préservés et laissés en place. Une fois le lambeau DIEP peau, graisse, et vaisseaux perforateurs provenant de l’abdomen transféré au site de la mastectomie, les vaisseaux sanguins sont rattachés à une nouvelle source sanguine au site de reconstruction, sous l’œil d’un microscope. Les avantages du lambeau DIEP La particularité de la technique du lambeau DIEP — la préservation des muscles abdominaux et du tissu conjonctif — réduit considérablement les risques de hernie et d’affaiblissement de la paroi abdominale. Les patients qui subissent une chirurgie par lambeau DIEP à notre pratique éprouvent généralement moins de douleur et d’inconfort. Le temps de rétablissement des patients est généralement plus court, ce qui signifie un retour plus rapide aux activités quotidiennes. La cicatrice résiduelle de la chirurgie n’est pas très différente de celle résultant de la chirurgie par lambeau TRAM et, de plus, les patients bénéficient de contours abdominaux semblables aux résultats d’une abdominoplastie. L’expérience est primordiale pour créer les meilleurs résultats esthétiques. Le Dr Fouda Neel pratique régulièrement des reconstructions mammaires très complexes ainsi que d’autres types de chirurgies au Centre universitaire de santé McGill. Il pratique un nombre élevé de ce type de chirurgies et il est constamment à la recherche de moyens de les améliorer. Les chirurgies reconstructives microvasculaires permettent au Dr Fouda Neel de manier les tissus du sein qui ont pu être endommagés par la radiation. Préserver autant que possible l’apparence et la sensation naturelles du sein est au cœur des objectifs de nos chirurgiens Utilisation de greffe de graisse pour la reconstruction du sein. De plus, dans un effort pour donner aux femmes la sensation d’un sein naturel, nos chirurgiens utilisent des techniques créatives telles que la greffe de graisse, aussi connues sous le nom de transfert de graisse. Le tissu adipeux peut être prélevé d’une autre partie du corps, telle que l’abdomen ou les fesses, par la liposuccion. La graisse est alors purifiée et superposée soigneusement dans le nouveau sein afin de créer la forme désirée. Nos chirurgiens possèdent une grande expérience avec ces techniques. Des techniques chirurgicales à la fine pointe de la technologie pour une meilleure sensibilité du sein. Nos chirurgiens utilisent des techniques novatrices qui donnent des résultats optimaux et naturels à nos patientes. Une de ces techniques est la régénération des nerfs qui permet au tissu prélevé de l’abdomen de garder sa sensibilité après avoir servi à sculpter le nouveau sein. Retour
Principedes reconstructions mammaires. La reconstruction d’un sein se fait en plusieurs étapes. Tout d’abord, il sera nécessaire de reconstituer un volume mammaire. Ce volume peut être obtenu en introduisant une prothèse mammaire ou un expanseur cutané sous la peau du site de mastectomie ou sous le muscle grand pectoral.Le Docteur Jean TIGUEMOUNINE, spécialiste en chirurgie plastique, réparatrice et esthétique, exerce à Reims. Le Docteur Jean Tiguemounine est un chirurgien expérimenté, il intervient depuis 18 ans dans tous les domaines de sa spécialité, y compris la médecine esthetique. Les demandes très fréquentes concernent Chirurgie mammaire esthétique augmentation mammaire , petite réduction , cure de ptose et chirurgie mammaire reconstructrice réduction mammaire, reconstruction du sein après cancer, malformation seins tubéreux , ou maladie Chirurgie esthétique du visage lifting , mini lifting, chirurgie des paupières, du sourcil, du nez , des oreilleset chirurgie esthétique de la silhouette liposuccion, injection de graisse, lifting de cuisse, des bras... esthetique ou réparatrice du ventre lipoaspiration abdominoplastie , mini lifting du ventre... la correction des rides avec les injections de comblement acide hyaluronique .. ou la toxine botulique botox, Vistabel, azzalure..., la correction des volumes du visage médecine esthetique Reconstructionmammaire. 529 J’aime. Page facebook éditée par l'Association R.S. DIEP pour vous informer de l'actualité de la reconstruction mammaire www.diep-asso.fr 7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 1030 Avant propos Les informations contenues dans ce livret ont pour objet de vous donner les principaux renseignements pouvant vous aider à décider de bénéficier d’une reconstruction du sein. Veuillez vous souvenir que la décision d’une reconstruction mammaire est un choix personnel que vous devez faire après information et après un temps de réflexion personnelle. L’esprit de ce livret est de vous fournir une information sincère, claire et loyale, mais aucun document ne peut vous apporter toutes les réponses. Aussi, n’hésitez pas à poser à votre chirurgien toutes les questions que vous souhaitez. Introduction Chaque année en France 47000 femmes font face au diagnostic de cancer du sein. Aujourd’hui, pourtant, les conséquences physiques et psychologiques sont bien différentes de ce qu’elles étaient dans le passé. Des avancées ont été réalisées dans le diagnostic, le traitement et la surveillance des patientes atteintes du cancer du sein. Associées aux progrès des techniques de reconstruction mammaire, elles permettent aux patientes de bénéficier de nouveaux choix la reconstruction mammaire est maintenant une option que les femmes peuvent librement discuter avec leur médecin. La profession médicale reconnaît maintenant les besoins et les droits des femmes à bénéficier d’une reconstruction du sein après mastectomie. Les seins représentent, pour la femme, une part importante de sa féminité combinant sa symbolique maternelle à son attraction sexuelle. La signification des seins dépasse les considérations purement réalistes et l’importance symbolique des seins persiste d’ailleurs toute la vie. Presque toutes les femmes peuvent bénéficier d’une reconstruction mammaire sans limite d’âge, de traitement initial ou de nombre d’années écoulées depuis l’ablation du sein. En cas de radiothérapie sur la paroi, un délai d’environ 1 an est recommandé avant de réaliser la reconstruction reconstruction mammaire différée. En l’absence de radiothérapie, la reconstruction est possible dans le même temps opératoire que l’ablation du sein reconstruction mammaire immédiate. Le but d’une reconstruction mammaire est de retrouver une symétrie des seins quand la patiente porte un soutien-gorge, ou est habillée. La différence entre le sein reconstruit et le sein restant peut être remarquée lorsque la patiente est nue. La qualité finale de la reconstruction dépend beaucoup des tissus locauxpeau et muscle et en particulier de la tolérance cutanée à la radiothérapie. La décision d’avoir une reconstruction du sein doit être prise par une patiente bien informée. On dispose actuellement de toute une palette de techniques chirurgicales permettant d’offrir une solution adaptée à chaque patiente. En fonction de nombreux facteurs désirs de la patiente, état des tissus locaux, tissus que l’on peut prélever, contre-indications générales, statut cancérologique, sein opposé, le chirurgien plasticien choisira, en accord avec la patiente, la technique la plus adaptée parmi les techniques actuellement disponibles pour reconstruire un sein. Lors des consultations, la présence d’un proche neutre, bienveillant et aimant est une aide certaine pour la patiente. Qu’est ce qu’une reconstruction mammaire? La reconstruction mammaire est un procédé chirurgical qui, après l’ablation d’un sein, restaure les contours d’un sein. Dans un deuxième temps, le chirurgien reconstruira le mamelon et l’aréole la surface marron autour du mamelon et réalisera, si nécessaire, une plastie du sein controlatéral pour obtenir la symétrie finale. Il y a deux grands types d’interventions celles qui utilisent une prothèse mammaire et celles qui utilisent les propres tissus de la patiente reconstructions autologues . Le choix dépend de la quantité et de la qualité des tissus locaux, du désir de restaurer la meilleure symétrie mammaire possible, des antécédents de radiothérapie , et des contraintes engendrées par le site de prélèvement. Le chirurgien et la patiente discuteront du meilleur choix possible en fonction de ces critères. Qui peut avoir une reconstruction mammaire ? La reconstruction mammaire est très souvent une possibilité pour les femmes qui ont eu une ablation totale de leur sein. La plupart des patientes peuvent bénéficier d’une reconstruction mammaire. La majorité des femmes choisissent d’attendre un certain temps après la chirurgie initiale d’ablation du sein. Attendre peut être aussi proposé par le chirurgien pour diverses raisons délai d’environ 1 an après la fin de la radiothérapie ; surpoids, hypertension artérielle ou tabagisme à corriger avant la reconstruction. De même si une radiothérapie ou une chimiothérapie doit être effectuée rapidement après l’ablation du sein, le chirurgien préférera différer la reconstruction du sein. Durant cette période d’attente, nous vous conseillons de réaliser un assouplissement de la peau thoracique par des massages concentriques partant de la région costale basse et remontant progressivement en région pariétale haute. Ces manœuvres permettent d’améliorer la vascularisation locale et la souplesse cutanée locale contribuant ainsi à de meilleurs résultats de la reconstruction mammaire différée. Etre informée des options thérapeutiques vous permettra d’envisager de manière positive lareconstruction mammaire et donc votre vie future. Les différents procédés de reconstruction mammaire Les différents procédés de reconstruction mammaire Les techniques utilisant une prothèse mammaire Prothèse mammaire seule C’est la solution la plus simple techniquement. Elle consiste à introduire par la cicatrice de mastectomie une prothèse sous le muscle grand pectoral. L’enveloppe de cette prothèse est en silicone et le contenu est composé de sérum physiologique ou de gel de silicone. Cette technique ne nécessite pas de cicatrice supplémentaire, ni de prélèvement musculaire. L'hospitalisation est de 3 à 4 jours. Les inconvénients principaux sont - Le risque de durcissement et de déformation du sein c’est la coque périprothétique . - Une symétrie mammaire durable rarement obtenue le sein prothétique ne “ vieillit ” pas de la même manière que le sein restant. - Le risque de dégonflement de la prothèse dont le moment de survenue est imprévisible en cas de prothèse gonflée au sérum physiologique et celui de siliconome en cas de prothèse pré-remplie de gel de silicone. Il faut retenir que les prothèses ont une durée de vie limitée imposant la nécessité de changer ces prothèses environ tous les 10 ans avant, en cas de problème; après, si tout est parfait. Actuellement, nous utilisons les prothèses pré-remplies de gel de silicone qui donnent de meilleurs résultats morphologiques et une consistance plus satisfaisante que celle gonflées au sérum physiologique. Expansion tissulaire par prothèse puis prothèse définitive Elle consiste à distendre progressivement la peau thoracique du muscle grand pectoral par une prothèse gonflable. Le chirurgien injecte du sérum physiologique à travers une petite valve placée sous la peau. Le rythme est en général hebdomadaire et dure deux à trois mois. Ensuite lors d’une deuxième intervention, il remplacera cette prothèse gonflable par une prothèse définitive. Les avantages de cette technique sont de pouvoir reconstruire des seins de volume conséquent et de donner la possibilité à la patiente d’apprécier le volume souhaité. Les inconvénients sont les mêmes qu’avec une prothèse seule avec un temps opératoire supplémentaire et les contraintes liées au gonflage hebdomadaire. Enfin cette technique n’est utilisable que lorsque les tissus locaux sont de bonne qualité ; elle est moins indiquée en cas d’irradiation de la paroi thoracique radiothérapie, ce qui en réduit beaucoup les indications. Lambeau musculocutané de grand dorsal avec prothèse Lorsqu’il existe un tissu cutané de mauvaise qualité ou un déficit cutané quantitatif trop important pour obtenir un résultat satisfaisant par prothèse seule, il faut apporter du tissu sain bien vascularisé. Cette technique consiste à transférer sur le thorax, de la peau et du muscle provenant du dos de la patiente par un tunnel sous-cutané, et de mettre en place une prothèse sous le lambeau pour donner le volume souhaité. C’est une technique classique et bien codifiée. Les inconvénients sont ceux liés à l’utilisation d’une prothèse, la présence d’une cicatrice dorsale et la gêne dorsale transitoire liée au prélèvement, la différence de couleur et de texture de la peau donnant un effet de “ pièce rapportée ”, et la survenue fréquente de séromes dorsaux poches de liquide dans le dos qui peuvent nécessiter plusieurs ponctions durant la période post-opératoire. Les techniques sans prothèse mammaire reconstructions autologues Lambeau de grand dorsal sans prothèse Technique mise au point dans notre équipe, elle est de plus en plus utilisée et s’impose progressivement comme la technique donnant les résultats les plus naturels et les plus constants en des mains entrainées. Comme dans la technique classique du lambeau de grand dorsal, on transpose une palette cutanéo-graisseuse sur le muscle grand dorsal, en additionnant différentes zones graisseuses du dos qui se servent du muscle comme vecteur. Le volume du lambeau est ainsi considérablement augmenté et permet de se passer de prothèse dans environ 96% des cas en intégrant le temps de lipomodelage. En cas de reconstruction différée, nous combinons souvent un lambeau d’avancement abdominal qui permet de gagner du volume et de créer l’apport cutané qui recevra le lambeau qui donnera le volume souhaité. La palette cutanée peut être alors souvent supprimée et enfouie, évitant dans ce cas l’effet de pièce rapportée. En cas de reconstruction immédiate, il est très souvent possible de réaliser une mastectomie avec conservation de l’étui cutané le lambeau est alors enfoui dans sa plus grande partie, à l’exception d’un rond aréolaire qui servira ultérieurement à refaire la plaque aréolo-mamelonnaire mamelon et aréole. C’est une technique fiable donnant une consistance et une forme naturelles du sein reconstruit. Celui ci s’intègre bien dans le schéma corporel de la femme. Ses inconvénients sont la cicatrice dorsale, la douleur dorsale post-opératoire et la gêne dorsale transitoire, et la survenue de séromes dorsaux poches de liquides dans le dos qui peuvent nécessiter plusieurs ponctions durant la période post-opératoire. Lors du temps de reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire, il est souvent possible d’améliorer le résultat par lipomodelage du sein reconstruit. Cette technique de lipomodelage, dérivée de la chirurgie esthétique du visage, a été mise au point dans le service pour corriger d’éventuelless imperfections tel qu’un manque de projection, ou un manque de volume, ou une manque de plénitude de la partie haute du sein. Cette technique consiste à prélever de la graisse sur un site donneur ventre le plus souvent ou hanches, par liposuccion à la seringue, à centrifuger cette graisse, puis à la transférer dans le sein reconstruit pour améliorer le volume et le résultat. Il faut hypercorriger la quantité transférée de façon à obtenir le résultat escompté à environ 3 mois post-opératoires. Le site de prélèvement est le siège d’ecchymoses et d’œdème qui mettent environ 3 mois à disparaître. Le lipomodelage du sein reconstruit peut être réalisé de la même façon avec la technique du lambeau de grand dorsal avec préservation partielle du muscle grand dorsal ou muscle sparing latissimus latissimus dorsi MSLD. Cette technique mise au point dans notre équipe au sein de l’Unité de Chirurgie plastique et reconstructrice du Centre Léon Bérard est une variante du lambeau de grand dorsal sans prothèse et consiste à ne prélever que la partie antérieure du muscle grand dorsal. Elle permet dans certains cas sélectionnés de limiter ainsi le prélèvement musculaire. Par contre, elle nécessite souvent un temps de lipomodelage supplémentaire et n’est finalement intéressante que pour les patientes ayant un petit sein et une bonne stéatomérie prélevable. Lambeau de grand droit de l’abdomen TRAM Cette technique utilise la palette cutanéo- graisseuse sous ombilicale nourrie par le muscle grand droit de l’abdomen. Le lambeau est passé sous un tunnel cutané puis modelée. La fermeture abdominale se fait comme lors d’une abdominoplastie intervention enlevant l’excès de peau et de graisse au niveau du ventre et engendre donc une cicatrice abdominale inférieure sur toute la largeur de l’abdomen. L’avantage principal est de pouvoir reconstruire un sein sans ajout de prothèse et de volume important si nécessaire. Les inconvénients sont nombreux C’est une intervention délicate entraînant une perte sanguine plus importante possibilité d’autotransfusion, une convalescence postopératoire plus longue qu’avec une reconstruction par muscle grand dorsal, un effet de pièce rapportée sur le sein reconstruit, une fragilisation de la paroi abdominale avec un risque d’éventration. Enfin il existe un petit risque de nécrose partielle de la palette transférée , qui peut conduire à réaliser une reprise chirurgicale ce risque est plus important chez les fumeuses, les diabétiques, et en cas d’antécédents de radiothérapie. L’indication idéale de cette technique est la patiente qui présente un excès cutanéo-graisseux abdominal inférieur dont elle souhaite réaliser la correction par une abdominoplastie. Lambeaux libres micro-chirurgicaux Il s’agit principalement des lambeaux libres de grand droit de l’abdomen TRAM libre ou DIEP et de grand fessier inférieur. La peau, la graisse et le muscle de ces sites donneurs sont prélevés après avoir coupé les vaisseaux l’artère et la veine qui les nourrissent ; pour que les tissus restent vivants, les vaisseaux seront réanastomosés recousus à des vaisseaux proches du thorax à l’aide de lunettes grossissantes ou d’un microscope opératoire . Ce sont des interventions très longues et délicates avec des contraintes techniques importantes microscope, travail en double équipe et un risque de nécrose totale du lambeau. Les indications de cette technique sont pour nous exceptionnelles, et ces interventions sont habituellement réservées aux cas pour lesquels les autres techniques ne sont pas utilisables dans de bonnes conditions. Reconstruction mammaire par lipomodelage exlusif Cette technique nouvelle technique de reconstruction mammaire autologue, mise au point en 2001 dans notre équipe. En effet constatant l’efficacité importante du lipomodelage développé en 1998 dans notre équipe en complément des reconstructions par lambeaux, nous avons proposé de reconstruire le sein par des transferts graisseux itératifs. Cette trchnique est en plein développement dans le monde, notamment en complément du systême BRAVA. Les indications idéales sont les patientes ayant un petit sein et présentant un excès graisseux important au niveau des cuisses et/ou du ventre. Elle consiste à reconstruire le sein en plusieurs étapes par des transferts itératifs de tissu graisseux. Son principe est séduisant car elle permet d’obtenir une reconstruction autologue avec peu de contraintes post-opératoires et peu de séquelles au niveau du site de prélèvement, voire dans certains cas un bénéfice secondaire sur le site de prélèvement. Notre travail de développement et d’évaluation consiste à mettre au point les artifices techniques visant à en élargir les indications, notamment pour l’utilisation combinée d’un dispositif d’expansion externe type BRAVA, développé afin d’expandre les tissus locaux pour faciliter la greffe de tissu graisseux. Reconstruction mammaire par lambeau pectoro-mammaire Cette technique, mise au point en 1998 dans notre équipe, est d’indication peu fréquente nécessité d’une gigantomastie du sein controlatéral. Elle consiste à utiliser l’excès de tissu glandulaire controlatéral d’une gigantomastie, pédiculé sur les perforantes du muscle Grand Pectoral, et à le transférer dans le site de mastectomie par un tunnel sous cutané inter mammaire. La peau du sein reconstruit étant reconstruite par un lambeau d’avancement abdominal. Le volume est apporté par le lambeau pectoro-mammaire à pédicule acromio-thoracique. Au niveau du sein donneur, on réalise une réduction par la technique à pédicule supéro-externe, à cicatrices périaréolaire et en T » inversé. Un deuxième temps chirurgical comprend un lipomodelage, une lipoaspiration des contours mammaires, une plastie mammaire controlatérale éventuelle, et la réfection de la plaque aréolo-mamelonnaire. Dans cette technique, il est important de souligner que la surveillance clinique et radiologique devra se poursuivre de façon bilatérale, car la patiente se retrouve avec du sein normal sur ses deux seins, avec la possibilité de l’éventuelle survenue d’un nouveau cancer du sein des 2 côtés qui devra alors être diagnostiqué et traité. Reconstruction de l’aréole et du mamelon Cette étape interviendra lorsque le sein reconstruit aura pris sa place définitive, c’est à dire 2 à 4 mois après la reconstruction mammaire. L’aréole peut être reconstruite en prélevant une partie de l’aréole du sein restant, de la peau de la région de l’aine, ou le plus souvent par tatouage. Le mamelon peut être reconstruit en prélevant une partie du mamelon de l’autre sein, ou grâce à la réalisation de petits lambeaux locaux. Votre chirurgien discutera avec vous de la technique la plus appropriée à votre cas. Cette intervention se fait sous anesthésie locale, en ambulatoire. Si une plastie de symétrisation sous anesthésie générale du sein controlatéral est nécessaire, l’aréole et le mamelon sont alors reconstruits dans le même temps. Votre chirurgien plasticien Lui poser des questions Il est très important que vous posiez à votre chirurgien toutes les questions auxquelles vous pensez. Les informations contenues dans ce livret ne sont en effet pas exhaustives. Une bonne information vous aidera à choisir de bénéficier ou non d’une reconstruction mammaire. Voici une liste d’exemples de questions qui nous ont été posées. Vous pouvez en écrire d’autres dès que vous y pensez. Exemples de questions Est-ce que je peux bénéficier d’une reconstruction mammaire ? Quelles sont les techniques possibles dans mon cas précis ? Quel est le meilleur choix ? Pourquoi ? Avez vous beaucoup d’expérience avec cette technique ? Pourrais je voir des photos bonnes ou mauvaises de vos résultats ? Quel résultat espérer ? Est-ce-que le sein reconstruit sera très différent du sein originel ? Le sein reconstruit sera-t-il sensible ? Quelles sont les complications que je pourrais rencontrer ? L’opération est-elle douloureuse ? Combien de temps vais-je rester à l’hôpital ? Vais je devoir subir une transfusion ? Si oui, pourrais je donner mon propre sang ? Combien de temps après l’opération pourrais-je retrouver une activité normale ? Quelle sera la durée d’arrêt de travail ? Quand pourrais-je reprendre le sport ? Serais-je gênée dans la pratique de mon sport ? Pourrais-je conduire ma voiture ? Serait-il possible de rencontrer des patientes ayant subi cette intervention? Est-ce que la reconstruction peut gêner une chimiothérapie ou une radiothérapie ? Le sein reconstruit peut il masquer une récidive de mon cancer ? Quels sont les changements d’aspect que subira le sein reconstruit ? Que se passera-t-il si je grossis ou si je maigris ? En cas de prothèse, faudra t-il la changer et quand ? L’opération est elle prise en charge par la sécurité sociale ? Avant votre intervention Planification de votre intervention chirurgicale Vous pouvez commencer à parler de reconstruction mammaire dès que le diagnostic de cancer du sein est évoqué. Vous parlerez au chirurgien qui pratiquera l’ablation du sein pour qu’il prenne contact, si nécessaire, avec le chirurgien plasticien. Ensemble, ils établiront un protocole thérapeutique vous permettant de bénéficier d’une reconstruction mammaire dans les meilleures conditions possibles. Après un examen clinique, le chirurgien plasticien vous expliquera toutes les possibilités techniques adaptées à votre cas. Vous devrez discuter avec lui de vos attentes. Rappelez-vous que la reconstruction mammaire après mastectomie peut améliorer considérablement votre apparence, votre bien-être et votre qualité de vie. Mais il faut bien comprendre que la reconstruction mammaire a ses limites et que vous ne pourrez jamais retrouver votre sein originel. Un bilan biologique sera effectué avant votre intervention. La consultation avec le médecin anesthésisteaura lieu durant le mois précédent l’intervention apporter tous les éléments particuliers correspondant à vos antécédents médicaux ou anesthésiques, accompagnés d’une lettre de votre médecin traitant en cas de problème ou de traitement spécifiques. Les conseils à respecter Le chirurgien vous donnera des instructions spécifiques afin de réduire le risque de complications opératoires et postopératoires. Il s’agit principalement d’éviter l’alcool, la cigarette arrêt impératif du tabagisme 1 mois avant et 1 mois après l’intervention et les médicaments susceptibles de favoriser les saignements et les hématomes en particulier, arrêter les médicaments à base d’aspirine et les anti-inflammatoires 15 jours avant l’opération. Dès le lendemain de l’intervention, la marche est recommandée aller dans le couloir et marcher car elle réduit le risque de phlébite et raccourcit la phase de récupération post-opératoire. En fonction de la technique de reconstruction choisie et de votre entourage familial, il faudra éventuellement prévoir de vous faire aider lors de votre retour à domicile Les risques opératoires possibles . La reconstruction mammaire peut exposer, comme toute chirurgie sous anesthésie générale, à des complications comme une hémorragie, un hématome, une infection, ou des complications de l’anesthésie. Une nécrose du lambeau est possible, mais est exceptionnelle en cas d’utilisation de lambeau pédiculé conservant sa vascularisation, plus fréquente en cas de lambeaux libres réanastomosés par microchirurgie. Cette nécrose est toujours une épreuve importante à passer pour la patiente et son chirurgien, et tout doit être fait pour que ce risque reste exceptionnel qualité de l’indication, expérience du chirurgien. Les complications de l’anesthésie générale, potentiellement graves, sont devenues exceptionnelles actuellement. Les patientes fumeuses ont un risque plus élevé de retard de cicatrisation, particulièrement si elles ont eu une radiothérapie de la paroi thoracique. La qualité de la cicatrice finale peut alors en pâtir. Quelquefois ces complications peuvent nécessiter une reprise chirurgicale. Les risques d’infection peuvent survenir durant les premières semaines post-opératoires. Si une prothèse mammaire a été posée, elle devra être ôtée et remplacée quelques mois après guérison ou remplacer par un lambeau permettant alors une reconstruction autologue.. Le problème fréquent rencontré après la pose de prothèse est la coque périprothétique. Le sein devient dur et parfois douloureux ; une intervention chirurgicale de correction est alors souvent nécessaire. Les prothèses gonflables exposent à un risque de dégonflement qui augmente avec la durée d’implantation. Concernant la technique utilisant le lambeau de grand dorsal sans prothèse, la survenue d’un sérome dorsal est le problème le plus fréquemment rencontré. Il s’agit de la création d’une poche de liquide dans le dos, habituellement à la partie basse. Ce problème, qui est plus un inconvénient qu’une complication, est fréquent mais sans conséquence. Il obligera seulement à une ou plusieurs ponctions dorsales indolores pour assécher ce sérome. Enfin la technique utilisant le muscle grand droit de l’abdomen TRAM ou DIEP entraîne un risque de phlébite et donc d’embolie pulmonaire plus élevé car la patiente est davantage gênée pour marcher les jours suivant l’intervention. Les risques de nécrose d’une partie du lambeau et les retards de cicatrisation au niveau de l’abdomen doivent être pris en compte car ils peuvent conduire à une intervention supplémentaire. Il existe enfin un risque d’affaiblissement de la paroi abdominale, voire d’éventration qui peut imposer ultérieurement une intervention correctrice. Après la reconstruction mammaire A quoi s’attendre ? La première nuit est relativement douloureuse mais les médicaments antalgiques prescrits sont habituellement efficaces. La gêne douloureuse persiste 3 ou 4 jours, puis s’estompe progressivement en un délai variable en fonction des patientes. Vous serez ensuite fatiguée par l’intervention. Cette fatigue dure une à deux semaines si seule une prothèse est utilisée, trois à quatre semaines après une reconstruction par lambeau de grand dorsal, et jusqu’à trois mois après reconstruction utilisant le muscle grand droit de l’abdomen TRAM ou DIEP. En fonction du type de chirurgie et de votre récupération, vous resterez hospitalisée de 3 à 5 jours. Des drains de Redon sont utilisés pour éliminer le sang et les sérosités. Ils sont enlevés dès qu’ils donnent peu de sérosités. Lors d’une reconstruction par lambeau de grand dorsal sans prothèse, la patiente rentre à domicile avec un drain situé dans le dos. Ce dernier sera enlevé au bout d’une semaine donc deux semaines après l’intervention lors d’une consultation post-opératoire . Les pansements seront à faire tous les trois jours par une infirmière à domicile qui enlèvera également les quelques fils non résorbables au dixième jour opératoire. Lors d’une reconstruction par lambeau de grand dorsal sans prothèse, on peut parfois prescrire le port d’une ceinture dorsale compressive, qui sera portée à partir de la date du retrait du dernier drain et pour une durée de 15 à 20 jours , éventuellement prolongée en cas de survenue d’un sérome dorsal. Retour à l’activité normale Il vous faudra prévoir six semaines environ pour retrouver une activité normale après reconstruction par lambeau, moins en cas de prothèse seule. L’arrêt de travail prescrit est habituellement de 3 semaines après reconstruction par prothèse, de 1 mois et demi après lambeau de grand dorsal, et de 3 mois après grand droit TRAM ou DIEP. Ces durées sont indicatives ; elles peuvent être plus courtes ou plus longues en fonction de la vitesse de récupération des patientes et de leur équilibre personnel et psychologique. Le résultat morphologique et esthétique de la reconstruction ne pourra être évalué de façon fiable, qu’après une période de 3 à 5 mois après la reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire avec éventuelle symétrisation du sein controlatéral. La sensibilité du sein n’est pas directement restaurée par l’intervention. Néanmoins, après reconstruction par tissus autologues, la sensibilité réapparaît progressivement au bout de plusieurs mois et progresse pendant une durée d’environ deux ans. Le travail de rééducation sensitive est ici fondamental et vous sera expliqué par votre chirurgien. Les troubles sensitifs face interne du bras et les troubles éventuels de l’épaule, liés au curage axillaire, ne sont pas modifiés par l’intervention de reconstruction du sein Les cicatrices s’atténueront au bout d’un an mais ne disparaîtront jamais. Demander conseil à votre chirurgien mais il faudra éviter le sport et l’activité sexuelle pendant le premier mois. La natation est l’activité sportive la plus recommandée après reconstruction du sein, en particulier après reconstruction par lambeau de grand dorsal sans prothèse ; c’est elle qui permet de récupérer le plus vite de l’épaule et du dos, sans risque de se faire mal. Enfin , il faut savoir qu’il faut du temps pour s’habituer au sein reconstruit et qu’il existe fréquemment unepériode d’ambivalence “ est-ce-que j’ai bien fait de me faire reconstruire ? ” de 5 à 7 mois, expliquant que la pleine satisfaction de cette intervention ne survient qu’après cette période, qui peut être plus ou moins longue suivant les patientes. L’entourage médical, familial et amical, bienveillant, joue un rôle important dans cette période où la patiente a besoin de réassurance. Parler avec d’autres femmes ayant bénéficié de cette intervention précédemment, ou avec un psychologue, peut aider la patiente à exprimer et à gérer ses émotions. Il faut savoir aussi que l’intervention de reconstruction peut réactiver des difficultés psychologiques que la femme avait ressenties lors de la mastectomie ; il ne faut pas s’en culpabiliser mais plutôt les exprimer avec ou sans l’aide d’un psychologue car il s’agit d’une chance de les gérer plus positivement. Ya-t-il un risque de récidive du cancer après la reconstruction? La reconstruction mammaire n’est pas un facteur de récidive du cancer du sein. Elle ne favorise pas, ni n’empêche pas l’éventuelle récidive. De plus, elle ne gêne pas une éventuelle chimiothérapie ou radiothérapie en cas de récidive. Elle ne gêne habituellement pas la surveillance post-thérapeutique. Dans quelques rares cas, elle permet de faire le diagnostic de la récidive ou de diagnostiquer un cancer du sein occulte du sein controlatéral lors d’une éventuelle plastie mammaire de symétrisation Conclusion Après la période des contraintes post-opératoires normales, la reconstruction du sein apporte beaucoup aux patientes en termes de réhabilitation, de bien-être et de qualité de vie. La reconstruction mammaire n’est pas une intervention urgente. Elle doit être considérée plus comme une possibilité et unchoix positif que vous pouvez décider de faire, que comme une obligation que vous subiriez. Vous devez prendre votre temps pour faire le meilleur choix. La consultation avec le chirurgien plasticien est l’étape primordiale pour vous donner toutes les informations nécessaires. Il ne faudra pas hésiter à le revoir, même plusieurs fois si nécessaire, avant de vous décider. Mis à jour le 08 Novembre 2012 Plus d'informations ? Consultez la fiche dédiée Cliquer ici Auteur Emmanuel Delay -